Les Réformateurs lancent la campagne en « B.W » en comptant sur le bilan du Fédéral et la « rupture » à la Région. Si les discours évoquent la sérénité à dix mois des élections, les attaques envers les adversaires politiques ne font pas dans la dentelle.

Tradition respectée au MR: la tournée des vœux du parti aux élus et aux militants a débuté samedi à Wavre, à la salle Jules Colette, en présence du premier ministre Charles Michel. « J’y réfléchissais ce matin: c’est la quatrième fois que je me présente devant vous en tant que premier ministre , a attaqué d’emblée le Premier. Pour un gouvernement kamikaze dont certains pronostiquent la chute chaque semaine, c’est plutôt pas mal… »

Le ton était donné et les orateurs – aucune femme – qui se sont succédé au micro ont fait passer un message de confiance, émaillé d’attaques parfois féroces envers les adversaires politiques. Ainsi, pour le Wavrien Gilles Agosti, président des jeunes MR, l’opposition mène parfois des combats non pas politiques, mais « pathétiques » . Charles Michel, lui, a évoqué des « campagnes de désinformation massive » sur l’action du gouvernement en matière de migration.

Ceux qui attendaient des petites phrases de la part du président du MR brabançon Jean-Paul Wahl sont toutefois restés sur leur faim. Celui-ci n’a pas pu assister aux vœux à Wavre, se remettant d’une opération destinée à soigner une hernie discale.

Le message prononcé en vidéo était plutôt consensuel : Jean-Paul Wahl s’y est dit « serein et surtout enthousiaste » à dix mois des élections communales et provinciale. Le bilan du MR en Brabant wallon est indéniable, d’après le Jodoignois, et on peut aussi mettre dans la balance les « acquis » du gouvernement fédéral ainsi que la rupture incarnée depuis quelques mois à la Région par les Réformateurs. « Nous sommes désormais en campagne, avec en mains des atouts comme nous n’en avons jamais eu : nous allons convaincre et gagner » , a-t-il conclu.

Un communiqué envoyé ce week-end évoque également la responsabilité que le MR prend en matière de bonne gouvernance, avec notamment la fusion devenue effective entre l’Intercommunale du Brabant wallon (IBW) et l’Intercommunale des eaux du centre du Brabant wallon (IECBW).

L’attaque, elle, est venue sur le dossier du RER, évidemment sensible en Brabant wallon. Une contre-attaque, en réalité, face aux réactions entraînées par l’annonce d’une mise en fonction encore retardée. « Les travaux ont déjà repris: des travaux préparatoires sont en cours, indique Jean-Paul Wahl dans son communiqué. Le PS assume une lourde responsabilité dans les retards du RER pour deux raisons : les ministres Magnette et Labille en place entre 2010 et 2014 savaient que les fonds RER étaient épuisés et puis le PS avait fait choix d’investir dans une nouvelle gare de prestige à Mons, pour un montant équivalent à peu de chose près au montant pour terminer le RER entre Bruxelles et Ottignies ».

VINCENT FIFI