Des budgets sont disponibles tant à la Région wallonne qu’à l’Union européenne.

Le concept de « smart city » est de plus en plus dans l’air du temps. Quoi de mieux, en effet, qu’une ville intelligente pour réduire les consommations d’énergie tout en rendant d’aussi bons voire de meilleurs services aux usagers et habitants ?
Reste que pour parvenir à cet objectif, il s’agit tout d’abord d’investir. Heureusement, tant l’Union européenne que la Région wallonne semblent l’avoir bien compris.
La première nommée a d’ailleurs lancé « Horizon 2020 », un instrument financier censé stimuler l’innovation. Ce programme est pourvu d’un budget de 70 milliards d’euros, dont une part importante sera réservée aux smart cities. Dans ce cadre, le gouvernement wallon devra jouer un rôle indéniable pour aider les villes et communes à accéder à ces financements.
En Wallonie, justement, le plan Marshall 4.0 aborde la même question et l’importance de faire entrer la Région dans l’ère du numérique. L’axe 5 de ce document vise l’élaboration d’un plan de transition numérique, une administration4.0 ou encore une vision des villes en tant que smart cities avec, au total, un budget de 244,8 millions d’euros.
Il s’agit donc de savoir comment les communes wallonnes peuvent accéder à ces fonds. C’est ce que j’ai dernièrement demandé à Paul Furlan, le ministre PS des Pouvoirs locaux, de la Ville, du Logement et de l’Energie, au travers d’une question écrite.

Voici, ci-dessous, la réponse que j’ai obtenue du ministre;

« La politique des Smart Cities ne relève pas directement de ma compétence, mais fait partie intégrante du Plan Numérique de la Wallonie.
J’ai néanmoins une attention toute particulière quant aux implications et impacts de celle-ci sur les pouvoirs locaux. Je peux, dès lors, donner les éléments suivants qui relatent la stratégie globale développée au travers du Plan Numérique et pilotée par mon collègue, le Ministre Jean-Claude Marcourt.
Digital Wallonia soutient le développement des « Smart cities », mais dans une approche globale et cohérente de « Smart Région ».
C’est dans ce but que les 5 grandes villes wallonnes (Tournai, Mons, Charleroi, Namur et Liège) qui formaient l’ossature première du projet Digital Cities ont été conviées à rejoindre, dès décembre 2015, un groupe de travail spécifique baptisé « Core Team Smartcities ».
Animé par l’Agence du Numérique, ce groupe de travail se réunit depuis lors tous les mois afin précisément d’identifier les thématiques prioritaires pouvant faire l’objet de partage d’expériences et/ou de mutualisation de bonnes pratiques au niveau local afin d’accélérer l’identification de projets Smart région. De ce point de vue, le programme Digital Cities a constitué le socle de connectivité nécessaire aux déploiements futurs de services pour la Smartcity et la Smart Région. L’enjeu n’est donc pas seulement sémantique, mais consiste, au contraire, à intégrer pleinement la question de la connectivité sans fil dans les différentes dynamiques urbaines (nouveaux services publics et IoT notamment).
D’autre part, un autre groupe de travail baptisé « Référents Smart Région » également piloté par l’Agence du numérique et réunissant le Smart city Institute, Futurocité et e-campus a pour mission de définir le modèle de la « Smart Région » ainsi que la manière dont il sera décliné aux niveaux local et régional tout en gardant une réelle ouverture à l’international. Les résultats devraient être connus fin octobre et la mise en œuvre opérationnelle ainsi que les appels à projets seront définis à ce moment.
Nous visons à stimuler l’appel aux fonds européens :
-en favorisant les échanges, notamment au travers du groupe de travail « Core Team Smartcities » afin d’établir des coopérations entre villes y compris au niveau international (en favorisant la participation à des missions comme celles de l’AWEX à Bordeaux, Nantes… mais aussi au salon de Barcelone) ;
– en faisant connaître les PME locales innovantes en matière de Smart cities et en favorisant la mise en place d’écosystèmes et de partenariats (DigitalWallonia, AdN, stratégie Smart Region) ;
– en mettant en relation les centres de recherche, les PME et les communes. C’est l’une des missions du groupe de travail Référents ;
– en motivant par l’exemple. Notamment avec l’exemple du projet H2020 RemoUrban de Seraing et sa diffusion via les groupes de travail, Digital Wallonia…. Ce projet démontre qu’une ville wallonne est capable de décrocher des budgets européens conséquents, mais il faut une certaine implication de la ville et au moins une personne-ressource dédiée afin de tenir les objectifs, les livrables ainsi que le suivi des engagements attendus par l’Europe.
De manière générale, il faut de la diffusion d’informations et de la sensibilisation des PME, communes… via des forums physiques (nos groupes de travail, NCP, DGO6 et actions vers les clusters…) et virtuels via la plateforme DigitalWallonia.
La dynamique Smart Région lancée dans Digital Wallonia veillera à une cohérence avec les projets européens en matière de Smart cities. On peut ainsi faire référence au projet Feder Wal-e-cities et au projet Leader GAL (3 communes de Hesbaye dont Andenne).
En effet, dans le cadre du 2e appel à projets FEDER pour la programmation 2014-2020, le projet Wal-e-Cities porté par le centre de recherches MULTITEL a été retenu pour un budget de 20 millions d’euros.
Une des particularités de cet appel à projets résidait dans la volonté du Gouvernement wallon de mettre l’accent sur l’orientation « SMART CITIES » pour la mesure 2.1.2 (« Développement de projets de recherche et de valorisation des résultats ») dans la zone « Transition ». L’objectif est de développer de nouvelles technologies que des entreprises pourront proposer et installer dans les villes qui s’inscrivent dans les démarches « SMART CITIES ».
Le portefeuille du projet Wal-e-Cities précité a pour but principal de créer des dispositifs et des logiciels qui permettront de délivrer des services et de répondre à des besoins dans les quatre thématiques suivantes : mobilité, énergie et environnement, marché transparent d’échange de données et, enfin, amélioration du cadre de vie du citoyen.
Ceci démontre que la Wallonie n’est pas en reste et est bel et bien capable de tirer profit des financements européens, à fortiori au profit des villes et communes de Wallonie.
Pour le surplus et le suivi de ces éléments, j’invite l’honorable membre à interroger mon collègue Jean-Claude Marcourt. »