D’après le ministre wallon de la Mobilité, Carlo Di Antonio, qui répondait récemment à une question du député wallon MR Jean-Paul Wahl, le taux de remplissage des bus en Wallonie est en moyenne de 9,4 passagers par véhicule. C’est dans les périphéries urbaines que le taux de remplissage est le plus important (9,9). En ville, ce taux est de 9,6 personnes. Et à la campagne, il chute à 8 passagers.

«Cela montre que des efforts doivent être faits pour convaincre les citoyens d’utiliser les transports en commun. Je suis convaincu que la mise en place du service minimum mais aussi le fait de diminuer les grèves sauvages accentueront le sentiment de confiance des navetteurs» , estime Jean-Paul Wahl.

Amener les automobilistes vers le bus

Au TEC, on a bien conscience de la nécessité de faire grimper le taux de remplissage des bus. Question de service public. Mais aussi d’économies.

« Aux heures de pointe, la charge est maximale, particulièrement en milieu périurbain et rural» , explique Stéphane Thiéry, porte-parole du groupe TEC. «En revanche, dans les villes, les bus continuent

à être remplis après les heures de pointe, ce qui n’est pas le cas en milieu rural, où les chiffres plongent vraiment» .

La question est donc notamment: comment passer la barre des 10 passagers par bus, seuil «écologique» en dessous duquel on considère que… le bus est plus polluant que les 2 voitures qui pourraient transporter ces mêmes passagers?

Selon le TEC, la réponse est claire

«D’abord, au travers du Plan de mobilité, il faut mieux répartir la capacité de production» , indique Stéphane Thiéry. Concrètement, les TEC veulent se donner une vision qui permettra de recentrer les moyens vers les zones qui sont le plus en demande.

«Cela aura une double conséquence: d’abord, effectivement, le taux de remplissage augmentera. Mais surtout, nous espérons un transfert modal de la voiture vers les transports en commun. Raison pour laquelle il est important de continuer à faire des efforts, notamment en investissements, pour satisfaire la demande là où elle est la plus forte. Et ainsi de convaincre les gens de changer de moyen de locomotion. On entrera alors dans un cercle vertueux, dans un changement de culture. La Wallonie a besoin de mobilité» , conclut Stéphane Thiéry.

Non sans rappeler que la Wallonie avait récemment sorti un plan FASST (Fluidité Accessibilité Sécurité Santé Transfert modal), une vision de la mobilité à l’horizon 2030. Celle-ci ambitionne, en termes de kilomètres parcourus, de faire passer l’utilisation du bus de 4% à 10%, le train de 9 à 15%… et de réduire parallèlement l’utilisation de la voiture de 83% à 60%.