Jean-Paul Wahl est une figure politique emblématique en Brabant wallon. L’homme fort de Jodoigne a gravi les échelons un à un pour devenir à présent chef de groupe MR au Parlement wallon. Un travail de tous les jours. Nous avons pu le constater en l’accompagnant ce jeudi.

Il est 8h15 et Jean-Paul Wahl a déjà l’oreille collée au téléphone. Les coups de fils vont s’enchaîner. À l’image d’une journée de travail classique pour cet homme qui a démarré sa carrière il y a bientôt 30 ans et qui fait sans nul doute partie des politiciens brabançons les plus connus. Sa célèbre pipe l’accompagne toujours. Comme une marque de fabrique. « J’ai presque réussi à arrêter grâce à la cigarette électronique mais j’ai finalement repris… », sourit-il.

Jean-Paul Wahl a goûté à la politique dès les années 80 et a gravi petit à petit les échelons. « Au départ, j’habitais Tirlemont mais j’allais à l’Athénée et chez les scouts à Jodoigne. J’avais ici mon cercle d’amis. J’ai eu envie d’y vivre, je m’y sentais bien . » Il s’y est alors installé en 1980 et s’est vite impliqué dans la vie politique locale. « Au fond de moi, j’ai toujours été libéral. Je voulais changer la société en bien . » Parallèlement, il mène une carrière d’avocat et c’est en 1988 qu’il débarque sur les listes. « On me l’a demandé et je n’ai pas su dire non. J’ai été élu conseiller communal et en 1991, Pierre Boucher est parti à la Province. Je suis alors devenu échevin. »

Il sera ensuite bourgmestre en titre, député wallon et communautaire, sénateur et depuis peu, il exerce le rôle de chef de groupe MR au Parlement wallon.

Une sacrée expérience accumulée qui implique des journées à rallonge. « Lorsqu’il y a des séances au Parlement wallon, je rentre à Jodoigne après 21h. Ensuite, je regarde mes mails. Parfois, je repasse encore par le cabinet… »

La ville à la campagne

Le Jodoignois a décidé de garder un pied dans le métier d’avocat. « J’ai toujours voulu conserver mon cabinet car aucune élection n’est facile… Cependant, je ne plaide quasiment plus. Cela doit arriver deux ou trois fois par an. Parfois, quand les gens demandent à m’avoir comme avocat, je dis que ce n’est pas un service à leur rendre. Certains dossiers sont très contraignants, par exemple en urbanisme, avec les procédures au Conseil d’État. » Le boulot d’avocat, il le compare à celui de médecin de famille. « Finalement, ce sont des généralistes et certains ont leur spécialisation . »

Son épouse, Nathalie, s’est quant à elle spécialisée en droit social et en droit du travail. C’est à Jodoigne qu’ils ont trouvé leur havre de paix. « C’est un peu la ville à la campagne ou la campagne à la ville », glisse-t-il, son chien sur les genoux. « Au départ, on y trouvait à côté le kot de ma fille et de mon fils. Ils étaient séparés de la maison. Je ne voyais pas les bêtises qu’ils faisaient. Et à présent, on a relié les deux parties », sourit-il.

Les gens l’interpellent

Après une tasse de café, il se dirige à pied vers son cabinet. « J’y passe au moins une fois par jour pour voir s’il n’y a pas de note urgente et je gère notamment la comptabilité. »

Vers 9h30, Jean-Paul Wahl enchaîne avec un rendez-vous à la commune pour une réunion en compagnie du bourgmestre faisant fonction, Jean-Luc Meurice, et d’autres membres de l’administration. « C’est un privilège de pouvoir s’y rendre à pied. Ça n’a pas de prix . » Sur le

trajet, il est souvent apostrophé par des citoyens. « Ils sont rarement agressifs. Les gens sont très corrects. Et depuis que je suis bourgmestre empêché, Jean-Luc Meurice est plus embêté que moi », plaisante-t-il, en saluant les ouvriers dans la rue.

Au menu du jour à la commune : la future crèche. « Il est associé aux grands dossiers, nous avons encore besoin de son expertise », affirment les membres de son équipe.

Source: Thomas Wattier