Le phénomène du binge eating (avaler une grande quantité de nourriture dans un court laps de temps) ne cesse de prendre de l’importance. Dans une question écrite au ministre Maxime Prévot, je me suis inquiété de la façon dont la Région wallonne se préoccupait de ce problème. Sa réponse n’a malheureusement pas été très convaincante.

La prévention du binge eating. C’est, en résumé, le thème sur lequel portait la question écrite que j’ai adressée le 14 avril dernier à Maxime Prévot, le ministre régional wallon en charge notamment de la Santé. La réponse de ce dernier m’est parvenue tout récemment.

En deux mots, le binge eating consiste en l’absorption de grandes quantités de nourritures en très peu de temps. Un comportement préoccupant également nommé « hyperphagie boulimique » qui tend à se répéter plusieurs fois par semaine si pas par jour.

« Actuellement, la Belgique ne dispose pas de chiffres sur cette problématique mais, selon les estimations, 20 à 50% des personnes en surpoids en souffriraient », ai-je expliqué dans ma question écrite. La solution pour guérir les personnes qui souffrent de ce trouble ne se situe pas dans la pose d’un anneau gastrique mais bien dans un suivi psychologique adapté. Car le binge eater mange par compensation émotionnelle. »

Il s’agit donc d’un enjeu de santé publique. D’où ma préoccupation, relayée auprès du ministre en lui demandant les mesures qu’il comptait prendre en matière de prévention ainsi que pour informer le grand public sur cette maladie trop peu connue et trop peu médiatisée.

Dans sa réponse, le ministre juge utile de rappeler les tenants et aboutissants du binge eating, notant par exemple que « les personnes souffrant d’hyperphagie boulimique éprouvent de la honte quant à leurs problèmes alimentaires et tenter de dissimuler leurs symptômes ». Citant les différences avec la boulimie, le ministre continue en jugeant les estimations citées plus haut comme excessives mais sans toutefois fonder son explication.

La suite de la réponse cite un certain nombre de moyens de lutter contre le binge eating pris par les hôpitaux, les médecins généralistes, les centres de planning familial… En résumé, il s’agit d’un relevé de ce qui est déjà fait et non pas de ce qui va, pourrait, devrait être mis en place. Or, c’est ce qui était demandé dans ma question… D’autant plus dommage que cette problématique mérite de ne pas être prise à la légère.