Jean-Paul Wahl et les siens face aux lenteurs administratives que subissent les projets. Avec deux exemples concrets. Olivier Maroy en appelle à l’orgueil wallon.

Lecture zen I l n’est pas normal qu’une demande de permis soit tacitement refusée si l’administration ou le ministre n’y répond pas dans le délai imparti. Depuis que je suis parlementaire, je souhaite que ce soit le contraire, à savoir qu’elle soit tacitement acceptée. Comme cela, ce sera à l’administration ou au ministre de prendre la responsabilité d’un dossier pourri. Ce point sera une nouvelle fois à la table des négociations du prochain gouvernement. »

Le Jodoignois Jean-Paul Wahl, le chef de file des libéraux au parlement wallon, avait invité ses collègues wallons à se rendre, ce vendredi, sur le terrain à Tubize, une ville en plein renouveau dans l’Ouest de la province. Sa sortie sur les permis, il la doit à la visite de la société IPEX, dans le zoning de Saintes, une société qui emploie 65 personnes pour un chiffre d’affaires de 17 millions d’euros, connue notamment pour avoir lancé le recommandé électronique. Une société qui ne voulait pas la présence de la presse lors de la visite, pour des raisons de confidentialité. Qu’à cela ne tienne, c’est Jean-Paul Wahl qui a révélé qu’elle venait d’obtenir un permis pour l’adjonction de deux annexes après avoir attendu pendant… 18 mois.

« Vous imaginez l’attente ?, s’indigne-t-il. Voilà une entreprise qui a engagé dix-sept personnes en un an, non sans mal d’ailleurs à cause du manque de formation du personnel, voire manque de savoir-être tout simplement. Même s’il n’y a pas de mystère à ce délai : le fonctionnaire wallon délégué à l’Urbanisme ne dispose que de deux personnes pour traiter toutes les demandes du Brabant wallon… »

Et le premier échevin de Tubize, Pierre Pinte, d’ajouter : « Le cycle économique s’est raccourci. Il n’est plus de cinq à huit ans comme autrefois, mais de deux ans. En d’autres termes, cela signifie que cette société a perdu plus de 50 % de ses revenus du fait des lenteurs administratives. »

Des lenteurs qui sont les mêmes pour l’aménagement du boulevard urbain, soit 750 mètres entre le pont de Clabecq jusqu’à la ligne de chemin de fer des anciennes Forges :

« Cela fait six ans que l’on discute sur un projet de 5 millions d’euros nécessaire pour lancer le nouveau quartier. Pour cela, il faut d’abord obtenir l’accord de la direction des routes, du TEC, d’Infrabel, de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme, des voies hydrauliques et de l’intercommunale in BW. On discute pendant des heures sur la hauteur des filets d’eau pour nous entendre dire au bout du compte qu’il n’y a pas d’argent wallon car on reçoit déjà 11 millions d’euros pour le Contournement Nord… Je rappelle quand même que rien que sur la taxe communale sur les implantations commerciales, cela va rapporter 84.000 euros indexés (contre 587.000 euros pour l’ensemble du commerce tubizien) ! »

Ce qui énerve le député wallon Olivier Maroy: « La Wallonie n’est visiblement pas encore la Flandre. Il y a un manque d’esprit collectif pour faire décoller notre région. Je rappelle qu’en 2024, les transferts Nord-Sud vont commencer à baisser. Un peu d’orgueil ne ferait pas de tort. Il est temps que le réveil sonne! »

Source: Le Soir