Selon une récente enquête de l’Institut Vias, un conducteur wallon sur dix déclare ne jamais pouvoir se passer de son GSM au volant. Pour le député wallon, Jean-Paul Wahl, il est temps d’utiliser la technologie pour diminuer l’expansion de ce phénomène problématique.

Le Belge condamne vivement l’usage du téléphone au volant mais ne se prive pas d’y recourir ! Selon Vias (ex-IBSR), ce comportement dangereux fait au minimum 30 tués et 2.500 blessés chaque année en Belgique. Selon l’Institut, 10 % des Wallons se disent totalement accros à leur GSM, même lorsqu’ils conduisent. « Le phénomène n’est pas neuf mais il est en augmentation et c’est cela qui est inquiétant. Quand je pense à tous les nouveaux conducteurs qui sont nés avec un téléphone en main, l’avenir a de quoi inquiéter », constate le député Jean-Paul Wahl (MR), chef de groupe au parlement wallon.

Aller plus loin

L’augmentation de l’amende à 116 euros ne suffit pas, estime le libéral. « Je pense que nous devons aller plus loin dans l’analyse de nos campagnes de sensibilisation menées par l’Agence pour la sécurité routière. » Il prône de travailler avec des spécialistes des médias et des experts de l’impact de la communication pour mieux toucher les publics ciblés. « Au-delà des campagnes chocs, il faut pouvoir avoir une autre approche qui touche plus spécifiquement nos réflexes quotidiens », explique Jean-Paul Wahl.

Mieux cibler les messages vers des groupes spécifiques ? « Les campagnes généralistes ont leur limite », relève Thierry De Smedt, professeur émérite de communication éducation à l’UCL. « Ainsi, une affiche vantant la prévention du cancer choquera si elle est placardée dans un service d’oncologie. De même, les proches de victimes de la route seront choqués de voir la photo réaliste d’un accident mortel », précise le spécialiste de l’UCL.

Quel sera l’impact réel sur un célibataire d’un message du type « Pense à nous, boucle ta ceinture » ? « Chacun d’entre nous a des leviers qui permettent de leur faire entrer en action. Il n’existe pas de message universel », conclut Thierry De Smedt.

Pour Jean-Paul Wahl, le changement des mentalités quant à l’usage du GSM doit s’inculquer dès le plus jeune âge : « Une collaboration avec le ministère de l’enseignement me semble indispensable. Plus vite, on apprend les bons réflexes, plus vite on les garde en mémoire de manière consciente ou inconsciente. C’est là que le message doit passer ».

Dernière piste avancée par le député réformateur : la technologie pour contrer l’expansion de ce phénomène. « Des entreprises ont mis au point une pastille pour empêcher le conducteur d’envoyer des SMS, des courriels ou de consulter les réseaux sociaux durant son temps de conduite », rappelle Jean-Paul Wahl, favorable à la mise en place d’un test en Wallonie pour mesurer l’impact d’une telle technologie.

Y.H. Sudpresse